Le drapeau de l’Union européenne. Photo ANI
L’Union européenne a annoncé hier avoir lancé deux nouvelles initiatives totalisant 25 millions d’euros pour soutenir les personnes vulnérables au Liban et lutter contre l’insécurité alimentaire. « Ces initiatives sont une réponse à l’impact négatif de la guerre de la Russie contre l’Ukraine sur les pays voisins de l’Union européenne », précise l’union dans un communiqué. « Les fonds disponibles pour le Liban fourniront une aide immédiate à 7 245 familles libanaises appauvries (41 287 personnes) inscrites au Programme national de ciblage de la pauvreté (NPTP). » Le NPTP est le filet de sécurité sociale du pays mis en œuvre par le gouvernement en collaboration avec le Programme alimentaire mondial des Nations Unies. L’aide de l’UE aidera les Libanais dans le besoin à couvrir leurs besoins alimentaires.
« À moyen et long terme, l’UE souhaite contribuer au renforcement des systèmes agricoles et agroalimentaires libanais. La capacité de production des agriculteurs doit être augmentée. Une agriculture moins exigeante et plus adaptée au climat doit être soutenue. Cela aidera le Liban à diversifier sa production alimentaire et à s’éloigner de la dépendance vis-à-vis des importations de cultures/céréales. Ce projet sera mis en œuvre en partenariat avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture et le Programme alimentaire mondial », explique l’UE. Ce nouveau financement s’ajoute aux projets déjà existants mis en œuvre dans le pays dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la protection sociale, rappelle l’UE. « L’UE se tient aux côtés du peuple libanais en ces temps difficiles », a déclaré l’ambassadeur de l’UE au Liban Ralph Tarraf, lors du lancement de ces initiatives. En grave crise économique et financière depuis trois ans, le Liban est impacté par les conséquences sur les exportations russo-ukrainiennes depuis le début du conflit entre ces deux pays fin février dernier. En effet, 85,65 % des importations de blé au Liban venaient d’Ukraine et de Russie en 2021, ces deux pays voisins dominant le marché local au moins depuis 2012, soit depuis que les données des douanes libanaises sont publiées sur leur site. Un prêt de 150 millions de dollars pour sécuriser les importations de blé au Liban a déjà été accordé par la Banque mondiale début mai après que la guerre en Ukraine a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales et arrêté les exportations de céréales, entraînant des pénuries de blé dans le pays. Il devait être mis en œuvre fin décembre, selon le ministre sortant de l’Économie et du Commerce Amine Salam.