Le déficit commercial libanais a augmenté, en glissement annuel, de 60,2 % à fin novembre dernier, atteignant alors 14,6 milliards de dollars, selon les chiffres publiés par les douanes libanaises et relayés par le Lebanon this Week de la Byblos Bank. Un déficit qui se creuse en raison d’une augmentation des importations et d’une baisse des exportations, malgré la forte dépréciation de la monnaie locale, un phénomène qui devrait théoriquement inverser cette tendance, rendant les importations plus coûteuses et les exportations moins chères.
Dans le détail, les importations ont augmenté de 44 % en valeur, en glissement annuel, totalisant 17,8 milliards de dollars à novembre dernier (contre 12,4 milliards de dollars à la même période en 2021). Alors que les exportations, elles, ont connu une baisse de 1,6 %, tombant à 3,2 milliards de dollars (contre 3,27 milliards en glissement annuel).
Cette hausse des importations est en grande partie due à une augmentation de 43,8 % des importations de biens n’étant pas du carburant, atteignant 12,6 milliards à novembre. Selon le Lebanon this Week, cette augmentation est due à un stockage de la part des importateurs, anticipant une hausse du taux de change appliqué aux douanes, le fameux « dollar douanier », entré en vigueur début décembre, passant alors de 1 507,5 livres pour un dollar (l’ancienne parité officielle) à 15 000 livres. Une forte hausse, toutefois minime comparée à la dépréciation de la monnaie nationale, qui a récemment dépassé la barre des 45 000 livres pour un dollar, dans un contexte de crise économique et financière qui dure depuis la fin de l’été 2019,
Néanmoins, les importations de carburants ont également connu une forte hausse de 44 %, atteignant 5,2 milliards de dollars sur la même période, suite à la hausse mondiale du prix du brut en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, débutée en février dernier. Cette catégorie a représenté 29 % du total des importations du pays du Cèdre, un niveau constant depuis plusieurs années.
En parallèle, la baisse des exportations est notamment due aux diminutions enregistrées dans plusieurs secteurs : les exportations de bijoux et métaux précieux ont diminué de 241,7 millions de dollars (soit -26,3 %), celles de produits végétaux de 168,4 millions (-36,4 %), celles de produits d’origine animale de 28,8 millions (-74 %), celles de véhicules en tout genre (voitures, avions, navires…) de 19 millions (-31 %) et celles d’agroalimentaire de 11,4 millions (-3,1 %).
Les exportations libanaises à destination de la Syrie (+320,6 %), de la Turquie (+87,2 %) et de la Corée du Sud (+31,8 %) ont le plus augmenté en glissement annuel, alors que celles vers la Suisse (-66,4 %), le Qatar (-26,8 %) et les Émirats arabes unis (-12,2 %) ont le plus diminué durant cette période.
Quant aux importations en provenance de l’Inde (+143,3 %), la Chine (+124,3 %) et la Suisse (+104 %), elles ont le plus augmenté en glissement annuel, tandis que les plus grandes quantités de produits sont importées de Chine (14 % du total), de Turquie (12,6 %) et de Grèce (9,7 %).
Article publié sur le site de L’Orient le Jour: consulter l’article