Les opportunités de travail d’expert en Méditerranée – Mohamed CHOUCAIR

                     
 
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de partager ce moment avec les experts libanais qui travaillent à l’international. Je ne dirais pas vraiment « les experts de l’étranger » car je vous rencontre très souvent au Liban, où nombreux gardent une résidence, et consacrent pas mal de temps au pays.
Il est évident que de nos jours, grâce à l’avancée  de l’informatique et des moyens de communication, on peut mener ses affaires de partout dans le monde. L’ouverture aidant, beaucoup de professions deviennent internationales par nature ; c’est l’expérience qu’on acquiert sur d’autres marchés qui nous permet d’assurer le progrès des marchés sur lesquels on travaille.
 
L’entreprise subit la même contrainte. Aujourd’hui l’entreprise moyenne, et parfois petite, a intérêt à opérer dans plusieurs pays. Le conseil, que ce soit en management, en marketing, ou en production doit savoir s’adapter  aux contingences, et compenser ce que l’entreprise n’a pas le temps ou la compétence de faire pour se positionner dans la concurrence internationale.
Les opportunités de marché
Depuis que je dirige « l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée », je suis directement concerné par l’immense chantier économique qu’il faut envisager pour stabiliser le Sud et consolider les acquis sociaux. En définitive ils représentent la finalité des programmes que l’Europe a initiés au service de la région.
La crise économique qui a sévi dans le monde à empêché   le démarrage des grands programmes prévus pour  la Méditerranée. L’Union pour la Méditerranée lancée en 2008 avec le début de la crise aux Etats Unis s’est trouvée dès le départ inhibée par la conjoncture. Dans un premier temps les fonds disponibles ont été déroutés vers le soutien des secteurs à risque, par la suite la déflation généralisée    a mis un bémol aux programmes ambitieux.
La situation ne saurait durer. D’ores et déjà on constate que la déflation en Europe a été bien au-delà des objectifs prévus, et que c’est par la dépense productive  qu’on mettrait fin au chômage extensif et qu’on peut espérer une relance dans la courte durée.
 
L’Union pour la Méditerranée, qu’on a appelé par ailleurs « l’Union des projets » et qui a accès à deux sources  de financement, l’Union Européenne et le Golfe, a un programme déjà prêt dans les six priorités qui ont été définies lors de sa création. La détente ressentie depuis     un an dans le Golfe et la position plus favorable de l’Union Européenne doivent permettre le financement et le démarrage de beaucoup de projets dans la région.
Le rôle des experts libanais
Les projets en Méditerranée, (dépollution de la Méditerranée, autostrades de la mer et de la terre, énergie propre, etc.) sont des projets géants qui vont attirer les plus grandes multinationales du Nord. Elles auraient un besoin impératif de la Petite et Moyenne entreprise du Sud        pour s’assurer une plus grande compétitivité. A part           le travail dans les projets mêmes, les experts auraient       un rôle fondamental dans l’identification des sous-traitants et des cotraitants, dans la formation des consortia,  les accords d’association, la résolution des conflits, etc.
Depuis mon élection à la tête de l’ASCAME j’ai choisi  un thème qui m’était déjà cher au Liban : La promotion de la Petite et Moyenne entreprise. La crise est venue exacerber une situation déjà difficile, le chômage au Moyen-Orient.
En période de crise les états sont démunis vis-à-vis  du chômage. La lutte contre le chômage nécessite  une expansion monétaire ou fiscale ; or en période de crise, les moyens manquent et c’est le contraire qu’on est tenté   de faire. Avec 14.5% de moyenne régionale avant la crise, on peut imaginer où l’on se trouve maintenant. Les états peuvent occulter les statistiques, mais ils ne peuvent résoudre le problème. La PME est la solution idéale  et immédiate pour améliorer l’emploi. Certains pays qui ont une tradition entrepreneuriale, comme le Liban,  ont largement profité. Beaucoup de jeunes, sans emploi ou dans un emploi précaire, ont lancé leur entreprise et se sont mis à créer de la valeur. Ils ont ainsi évité d’être au chômage, et embauché nombre de leurs pairs. Il nous faut les aider à grandir et à se maintenir.
J’ai eu beaucoup d’appui dans ce projet de la part de l’Union pour la Méditerranée et de la Banque Européenne d’Investissement, à tel point qu’il me plait de dire aujourd’hui que c’est un projet commun. Je vous invite  à partager cette orientation. A travailler pour  la Méditerranée. A réunir l’entrepreneur du Nord et la PME du Sud. A les guider, à participer à leur action, et à vous investir dans le développement de la région.
Bonne chance à tous.
Annexe
Les Grands projets
–     Enseignement supérieur et recherche scientifique ;
–     Autoroutes maritimes et terrestres ;
–     Dépollution de la Méditerranée ;
–     Energie renouvelable et plan solaire Méditerranéen ;
–     Protection civile ;
–     Initiative méditerranéenne